Populisme, le danger – 1

Par Jean-Pierre Rosa

Le Front National se présente aujourd’hui comme le seul parti à pouvoir sortir vraiment la France de la sclérose des partis de gouvernement. Pourquoi ? Parce qu’il est le seul à faire la critique systématique – et, bien sûr, sans complaisance – des défauts qui sont réellement les leurs :

L’inventaire est sans complaisance, il est dur à entendre mais il vise souvent juste.

Les partis de gouvernement présentent, au moins, six défauts :

  • Ils font la part belle au « politiquement correct », à une sorte de pensée convenue qui les aveugle et bride leur capacité de compréhension des questions de nos contemporains.
  • Ils sont sensibles à la corruption (on ne compte plus les « affaires » qui affectent les plus éminents de leurs représentants).
  • Dès qu’ils sont en place, ils n’ont plus de contacts avec les citoyens tout simples qu’ils sont censés représenter. Ils se constituent en une « élite » lointaine et hautaine, sans prises sur le réel.
  • Cette élite a tendance à se reproduire par cooptation dans des milieux de plus en plus éloignés de la base, ce qui la déconnecte non plus seulement intellectuellement mais aussi socialement de la « base »
  • Les partis de gouvernement sont les champions des promesses – dont ils savent parfois pertinemment qu’ils ne pourront les tenir.
  • Enfin ils manquent de volontarisme par rapport aux questions lancinantes qui inquiètent les citoyens : la sécurité, l’immigration, l’envahissement de l’Europe libérale au détriment de notre souveraineté, de notre culture, de nos valeurs…

Face à cette déroute, le FN se pose en rassembleur d’une sorte de « ras-le-bol » généralisé qui touche toutes les classes de la société, depuis les anciens communistes jusqu’au notables en passant par les paysans. Si bien qu’il est en droit aujourd’hui d’affirmer qu’il représente « le peuple » ! Non seulement mais il se donne peu à peu les moyens de son ambition : c’est en effet le seul parti aujourd’hui qui a une vraie stratégie « jeunes » !

Du coup on peut à bon droit se demander : mais alors, où est la question ? Qu’est-ce qui, dans la rhétorique frontiste, heurte nos convictions de démocrates et de chrétiens sociaux ? Quel est le danger, s’il y en a ? D’où vient notre invincible malaise ?

Sans doute parce que ce que promet le FN, c’est l’action directe, la démocratie sans intermédiaire, sans tout le maquis des lois et des règlements qui freinent les avancées. Promettre cela, c’est passer outre les institutions dont la fonction est justement de protéger le peuple contre l’arbitraire. Promettre de passer outre, c’est laisser entrevoir un coup de force qui peut se terminer en force pure. Derrière la promesse, c’est toujours la dictature qui guette.

A suivre….

Jean-Pierre Rosa, membre de l’équipe du blog

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