Par Jean-Pierre Rosa
Avec 81 % de CDI contre 19 % de CDD, une progression de 11 000 emplois sur un total de 185 000 salariés, l’aéronautique française apparaît comme un oasis dans le désert social que traverse la France.
Bien sûr, s’il y a recrutement, c’est qu’il y a croissance. Et là aussi les bonnes nouvelles ont quelque chose d’étonnant au sein d’une économie en déprime : croissance du chiffre d’affaire du secteur de 8,5 % en 2015, solde excédentaire à l’exportation de 22,2 milliards d’€, commandes en hausse de 2,3 %. Carnets de commandes pleins pour les 5 années à venir.
Toute cette croissance ne se fait pas sans heurts : les petits équipementiers ont du mal à suivre la cadence et le niveau des investissements doit rester très élevé dans un secteur à haute technologie qui est soumis à une concurrence farouche. Mais après tout ce ne sont là que les revers d’une situation assez exceptionnellement saine.
Pourquoi donc l’aéronautique française se porte-t-elle si bien ? Simplement parce que les deux grands, Airbus et Boeing, font la course en tête et entrainent dans leur sillage tous les sous-traitants du secteur et toutes les entreprises qui emploient des technologies de même type, comme les lanceurs.
Et surtout parce que Airbus l’européenne est à la dimension de la concurrence mondiale de l’aéronautique. Tout ceci parce que Airbus a été porté de façon extrêmement volontariste par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, malgré les embuches qui ont jalonné la route de l’entreprise.
Certes Aibus pollue ! Et très gravement. Il y a donc là une excellente rampe de lancement pour un projet européen qui pourrait donner du sens à l’Europe … et des emplois aux européens. Concevoir et financer la transition énergétique en Europe, telle est le but du Plan Juncker qui affiche une remarquable ambition en la matière. Encore faut-il que les Etats et les entreprises en France et en Allemagne, travaillent à une véritable convergence. Ce qui demande de l’énergie, une rélle vision et un certain courage politique.
A quand une grande entreprise européenne en ce domaine ?
Jean-Pierre Rosa, de l’équipe du blog