Par Mathieu Monconduit
Les effets secondaires observés après vaccination sont, nul ne le conteste, multiformes, exceptionnels et encore plus exceptionnellement mortels ; rien à voir avec les 20 000 morts, et probablement davantage, dus chaque année dans notre pays, à des accidents médicamenteux. Mais les premiers peuvent susciter, en France, des mouvements importants de mobilisation, les seconds n’y parviennent pas. Allez comprendre !
Et si l’explication tenait, au moins en partie, à ce « la vaccination , ça ne se discute pas » lancée par notre ministre de la santé pour toute réponse à une pétition, largement suivie, interrogeant sur les risques et le surcoût (x7) de nouvelles présentations associant à des vaccins définis comme obligatoires par la puissance publique d’autres recommandés par les sociétés savantes ou le Haut comité de santé publique (HCSP) dépendant du Ministère de la Santé. Il ne s’agit pas ici de discuter le fait que l’arrêt de vaccinations entrainerait rapidement la résurgence de maladies ayant quasiment disparu en France. Cela est malheureusement confirmé par l’observation dans divers pays. Non, il s’agit de la posture prise par l’État en ce domaine et relayée par sa représentante. Une posture d’autorité, non d’explication. Quand l’autorité est employée en guise de réponse à des questions qui elles aussi sont légitimes – ne serait-ce que parce qu’elles sont dans la tête de centaines de milliers de concitoyens – elle ne fait que renforcer le doute. Les réseaux sociaux le transforment en rumeurs.
Et pourtant il serait utile d’apporter des réponses à des questions telles que : pourquoi cette distinction entre vaccins obligatoires et recommandés ? Si l’État décrète qu’il y a ici obligation, ne peut il s’assurer que les moyens suivent pour la mettre en œuvre, elle seulement, et qu’il n’y aura pas pénurie ? Pourquoi n’y a-t-il pas de formation élémentaire sur la gravité et les modes de contamination des différentes maladies faisant l’objet de vaccination, permettant de comprendre l’intérêt individuel et le plus souvent aussi collectif de la prévention par vaccination ?
Alors, plutôt que d’autorité, ne serait-il pas plus efficace ici de faire preuve de transparence, de pédagogie, d’humilité? La confiance à l’égard de ce qui doit rester un acte médical, hors de toute pression venant d’industriels, et s’inscrivant dans une démarche individuelle, responsable et continue de prise en charge de sa santé, en serait renforcée.
Mathieu Monconduit, membre du CA des SSF