Par Jean-Pierre Rosa
Malgré les déclarations de Barack Obama et le volontarisme Allemand, les négociations sur le Traité de libre-échange transatlantique marquent le pas. Greenpeace, en publiant une version sans doute ancienne et partielle du Traité vient de compliquer encore le processus.
A dire vrai, le mérite de cette publication par Greenpeace est de permettre aux différents protagonistes de prendre position, même si, côté européen, cela fait un peu désordre. Du coup, la négociation sur le Traité sort un tout petit peu de son opacité, un des grands reproches que l’on peut lui faire.
On s’aperçoit ainsi que la France et l’Allemagne, par exemple, ont des positions assez éloignées l’une de l’autre – la France plus prudente et protectionniste, l’Allemagne plus impatiente d’aboutir – et que les Etats-Unis, sûrs d’arriver d’une manière ou d’une autre à un accord – avons-nous le choix avouait ici-même Jérôme Vignon – campent sur leurs positions en attendant que le fruit soit mur.
Ne faudrait-il pas attendre le résultat du vote anglais pour reprendre des négociations qui sont tellement enlisées qu’une pose ne les endommagerait pas trop ? En effet, le poids de la Grande-Bretagne reste déterminant en Europe, comme l’expliquait Barack Obama lui-même, pour « guider l’Union européenne ». La Grande-Bretagne qui ne fait partie ni de l’espace Schengen ni de l’eurozone, voit en réalité l’Union Européenne comme une vaste zone de libre-échange et ne souhaite en rien une intégration plus forte.
Du coup, selon les résultats du vote, nous saurons si nous sommes encore en Europe ou dans une simple zone de franchise commerciale – qui a ses règles certes, mais qui ne sont guère celles de l’Europe comme projet politique, culturel et social. Nous connaitrons alors la vraie nature de ce traité, simple outil au service d’un projet ou projet lui-même. Nous pourrons alors – connaissant sa nature – dire clairement si nous voulons de ce traité ou pas. Le poids du Parlement européen, des Parlements et de la société civile sera alors déterminant.
Jean-Pierre Rosa, de l’équipe du blog