Par Jean-Pierre Rosa
« Toutes les parties ». Ces quelques mots qui figurent en tête de la convention-cadre sur le changement climatique issue de la 21° session de la « conférence des parties » résument à eux seuls l’avancée que représente, en matière de lutte contre le changement climatique, cette conférence qui vient de se terminer avec susccès à Paris ce 12 décembre 2015.
195 Etats viennent ainsi d’apposer leur signature au bas d’un Traité international contraignant. Bien sûr cet accord n’est pas parfait, bien sûr s’il est dit « contraignant », l’absence de sanctions qui l’accompagne fait peser un doute sur sa réalisation. Bien sûr l’engagement financier est faible, bien sûr la compensation pour les pertes et dommages n’a pas abouti… On pourrait ajouter une longue liste de points noirs et de regrets.
Mais il faut au moins se féliciter de deux avancées : la première se trouve dans les points positifs de l’accord : maintenir le réchauffement en dessous de 2°, si possible 1,5 ; différencier les efforts selon le développement des pays, soutenir les efforts des pays pauvres à hauteur de 100 milliards de dollars annuels ; mais surtout engager un mécanisme de révision, de contrôle et de réajustement des contributions des États tous les 5 ans. Mais la seconde avancée est de loin la plus importante : que cet accord existe !
Or cela n’a pas été simple : à quelques heures de l’accord, en effet, le texte disait « tous les pays devront » . Pour éviter un blocage de la signature, le texte final dit « tous les pays (…) devraient ». Ce n’est pas encore une obligation juridique, mais c’est déjà une obligation politique, et c’est là que peut se créer une dynamique.
On ne peut en effet imaginer un quelconque progrès de la lutte internationale contre le réchauffement climatique que si une base existe. Or cette base existe désormais : c’est l’accord que viennent de signer les 195 parties présentes. Ce sera lui qui sera invoqué, travaillé, amélioré au fil de ce qui n’est en réalité que le tout début d’un très long chemin.
Jean-Pierre Rosa, de l’équipe du blog
je ne partage pas tout à fait votre grand optimisme. Il me semble que 50 états (et pas des moindres) doivent faire ratifier cet accord par leur parlement. Le terme contraignant me laisse un peu perplexe car c’est une contrainte un peu « lâche ».
Bref ! Cet exercice d’un tout nouveau style inaugure peut-être le réseau coopératif maillé dont nous a parlé Pierre Giorgini à la session de l’an dernier.