Rail, route et fiscalité

Par Jean-Pierre Rosa

La loi Macron va continuer le lent travail d’harmonisation du transport des personnes au sein de l’Union européenne en autorisant le transport par car entre certaines villes françaises. Certains s’inquiètent de la concurrence qui s’instaurera ainsi entre la SNCF et le transport par car. En effet, si l’on regarde les prix pratiqués sur les lignes européennes déjà libéralisées, la concurrence risque d’être très dure pour le rail. Faut-il s’en plaindre ?

Il faut se rappeler de l’attachement des Français au transport par rail. Celui-ci, jusque récemment, était un moyen de transport populaire, plébiscité par les Français. Le rail faisait partie de la culture française. Ce n’était pas le cas par exemple en Allemagne. Mais l’invraisemblable politique des prix pratiquée par la SNCF depuis l’ouverture du TGV a puissamment contribué à la désaffection actuelle d’une large partie de la population, et notamment des jeunes, envers le rail. Sur ce point, l’ouverture à la concurrence est une bonne chose dans la mesure où elle permettra de retrouver des niveaux de prix abordables.

Mais il faut aussi tenir compte de l’impact écologique des différents moyens de transports offerts ou utilisés. Les deux plus polluants, et de loin, sont l’automobile et l’avion. Vient ensuite le car et, enfin, le moins polluant de tous, le rail. Ce serait donc la moindre des choses que d’augmenter le poids de la fiscalité écologique. Sur ce point, la France est en retard sur ses voisins européens et la suspension de l’écotaxe est un recul impardonnable tant sur le fond que symboliquement. On ne peut en effet mener une vraie politique de développement durable sans volontarisme et sans dépassement des corporatismes à courte vue.

Jean-Pierre Rosa, membre de l’équipe du blog

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