Lettre à mon « ami »

Par Delphine Bellanger

 

Mon cher Ami,

Je n’avais pas eu de nouvelles de toi depuis quelques temps, aussi, hier, en consultant ma page Facebook, j’étais toute heureuse de voir sur mon « mur » que tu avais posté quelque chose.

Des nouvelles de toi ? Oui, une, particulière : comme 192 000 personnes, tu vas participer à un événement le 7 mai 2017 : le pot de départ de François Hollande.

Voici l’invitation, à laquelle tu m’invites également :

Comme d’habitude, la photo d’illustration est choisie avec soin, les commentaires bien sentis fleurissent la page, et je constate que quelques contacts de mon répertoire y participeront aussi.

Un mouvement d’humeur me fait cliquer sur « supprimer définitivement les contenus venant de XX ». C’est simple comme raccrocher au nez de quelqu’un qui vous déplaît. Et tu n’en sauras rien, c’est l’avantage de ce système hypocrite.

Malgré tout, cet événement continue de ‘tourner’ sur Facebook, il est relayé, partagé, «  liké », bref, la viralité naturelle fait son travail. Et l’image de notre président de la République, déjà fort dégradée, continue de sombrer un peu plus devant des internautes hilares.

Face au sentiment de rage qui m’envahit à la vue de tout cela, j’ai envie de te poser des questions :

Que vas-tu dire à tes enfants, ce soir, lorsqu’ils te raconteront qu’untel a été la risée de tout le monde au lycée, à la suite d’un post malheureux de photos dégradantes après une soirée trop arrosée ?

QueJe suis chrétien aussi vas-tu leur dire dimanche, après la messe, toi qui t’affiches comme étant « toi aussi chrétien », Leur diras-tu d’aimer leur prochain comme eux-mêmes ?

 

Qu’as-tu à partager sur ton mur Facebook, comme idée de fond, pour participer de façon constructive au débat politique ?

Parce que le 8 mai 2017, après le pot de départ de François, à quel pot de bienvenue vas-tu me convier ?

J’attends tes réponses avec impatience et espère partager un verre, un vrai, avec toi, bientôt.

 

Delphine

 

2 Commentaires

  1. Très bien ! J’aime cette façon de mettre les gens devant leur responsabilité.

  2. CHEVILLARD

    C’est un peu vide dit, placer les gens devant leurs responsabilités. Malheureusement, je ne pourrai que fêter le départ de quelqu’un qui a encore un peu plus discrédité le monde politique que son prédécesseur (je ne le pensais pas possible, mais il a réussi), et je me chagrine fortement de n’avoir personne à accueillir pour le remplacer puisque les trois qui nous sont promis ne me conviennent pas.
    C’est lâche comme position, car je ne propose rien, je le sais, mais la seule chose que je sais, c’est qu’en 2017, je voterai ! Pour qui, je n’en sais rien, mais l’abstention est encore plus lâche.
    Désarroi, quand tu me tiens !

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