Hommage de François Desouches à Jean Boissonnat

Des fidèles des Semaines sociales ayant bien connu Jean Boissonnat lui rendent hommage au travers de témoignages. Ces billets lui sont dédiés et nous permettent de re découvrir l’histoire des SSF.

Voici le texte de François Desouches, ancien secrétaire général des SSF :

Jean Boissonnat a beaucoup compté pour moi quand, au terme de ma vie professionnelle, au printemps 1996, il m’a proposé d’être le secrétaire-délégué général des Semaines Sociales dont il assumait la présidence depuis un an. Les années que j’ai passées à ses côtés figurent parmi les plus belles de ma vie. Il était comme moi, avant moi issu de la JEC et nous avions des références communes (nos études à Sciences-PO, mais surtout les pères jésuites, notamment Varillon, Ganne, et plus proche de nous, le philosophe René Girard pour qui nous éprouvions lui et moi une grande admiration…).

Il me faisait une grande confiance et il existait entre nous beaucoup de complicité pour le travail à faire, pour la renaissance des Semaines Sociales à poursuivre à la suite de Jean Gélamur. Parmi mes grands souvenirs : nos visites annuelles au Vatican pour remettre au pape Jean-Paul II les Actes des sessions des Semaines ; nous passions alors davantage de temps ensemble qu’à Paris et nous profitions de ces moments pour échanger sur bien des sujets concernant aussi bien l’Église que la situation et l’avenir de notre pays. J’aimais et me réchauffais à son enthousiasme, à son bonheur d’exister. Se retournant sur sa vie, il en rendait grâce, avec la foi profonde qui l’animait, pour tout ce qu’elle lui avait apporté (ses voyages, ses rencontres avec les grands de ce monde, ses réalisations dans le monde de la presse, ses chroniques matinales sur Europe 1). Je ne peux trouver mieux, ce matin, que reproduire cette belle déclaration de Louis Massignon qu’il aurait pu prendre à son compte :

« La vieillesse n’est pas l’âge de l’anéantissement, mais déjà l’âge de la consommation ; le corps paraît sombrer – pour un temps seulement puisqu’il ressuscitera – mais pour l’âme, c’est l’épanouissement, l’âme jaillit de toutes parts en louanges vers son Juge et son Ami […], la moisson plein les bras, à en crouler – la joie plein le cœur à en mourir ».

François Desouches

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