Accueil des réfugiés : un droit pour eux, un devoir pour nous

Par Catherine Belzung

Des milliers de personnes fuient leur pays en guerre pour chercher asile en Europe (625 000 en 2014, dont 122 800 syriens), mais aussi au Yémen (qui accueille à lui seul 246 000 réfugiés, à 95 %  de Somalie) ou en Asie (où les Rohingyas persécutés en Birmanie fuient vers le Bangladesh, la Thaïlande et la Malaisie).. Certains ont même fait des calculs aboutissant à l’idée que si l’ensemble des réfugiés de la planète constituait une nation, elle serait en 24ème position par la taille de sa population.  Face à ce phénomène (qui est bien différent de celui de l’immigration en général), nous observons des réactions de replis des Etats ou de l’opinion publique, mais aussi, dans le meilleur des cas, des appels à la compassion, prônant leur accueil, et les initiatives belles et courageuses qui vont avec. Il est certain que la compassion est une belle raison pour accueillir ces personnes menacées dans leur pays d’origine, mais ce faisant nous considérons un peu que c’est grâce à notre grandeur d’âme qu’elles peuvent être les bienvenues. Or il n’en est rien : accueillir des réfugiés n’a rien à voir avec la générosité, car il s’agit simplement d’un devoir lorsqu’une personne est menacée en raison de  sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe social particulier ou en raison des opinions politiques. Rappelons nous que la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés (dite Convention de Genève) et adoptée par l’Organisation des Nations Unies précise à son article 14 : « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. » Rappelons-nous que cette convention a été signée par 145 pays qui se sont donc engagés à les accueillir ! Actuellement, les taux de rejet de leurs dossiers voisine les 90% : il faut donc considérer que c’est non seulement un manquement à la générosité, mais un manquement à un devoir. Dans le contexte actuel, il est temps plus que jamais de respecter des engagements pris il y a plus de 60 ans.

Par Catherine Belzung, membre du CA des SSF

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