Sans immigration, nous ne serions pas là..

Par Catherine Belzung

Actuellement, les débats sur l’immigration occupent le devant de la scène, souvent avec des images terriblement choquantes. Et certains alors de nous faire des discours pour nous expliquer que nous ne pouvons pas accueillir toute cette misère, en évoquant une foule d’arguments souvent erronés voire malhonnêtes.

Beaucoup cependant ont la mémoire courte, car c’est parce que nos très lointains ancêtres ont, il y a de cela 100 000 ans, migré de l’Afrique vers le Moyen Orient et ensuite du Moyen Orient vers l’Europe et vers l’Asie (puis vers les Amériques, l’Australie et les îles du Pacifique) que l’espèce Homo Sapiens a pu être sauvée de l’extinction qui la menaçait, en raison (déjà !) de changements climatiques (d’autres migrations avaient eu lieu avant cette époque, il y a de cela 2 millions d’années, mais il ne s’agissait pas encore d’Homo Sapiens. ). La migration hors d’Afrique a donc sauvé notre espèce, et est par conséquent à l’origine de ce que nous sommes.

Ces migrations se sont poursuivies tout au long de l’histoire : rappelons nous le XIXème siècle, où des vagues d’Irlandais, d’Italiens, de Suédois, d’Allemands, de Français ont peuplé l’Amérique du Nord, faisant de ce continent une puissance économique de premier plan.

Et aujourd’hui encore, les flux migratoires permettent le dynamisme et l’innovation. Par exemple des villes comme Toronto au Canada comptent 50% d’immigrants. Est ce source de souffrance, d’insécurité, de peurs ? Apparemment non, car les enquêtes révèlent en même temps que cette ville a l’un des scores de bien être les plus élevés du monde (Toronto est la 4ème ville du monde pour le bien être )

Est ce un cas isolé ? Il semblerait que non. En tout cas, une étude a analysé les effets de l’immigration dans 22 pays de l’OCDE ente 1986 et 2006 : elle montre un effet globalement positif.

Arrêtons donc de jouer sur les peurs ! Que ceux qui ne veulent pas se baser sur la compassion, la solidarité, la justice pour agir politiquement se fondent au moins sur des analyses objectives.. ne serait-ce que pour cela, il faudrait ouvrir nos portes !

Catherine Belzung, membre du CA des Semaines sociales de France

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