Par Marianne de Boisredon
Plongés au cœur des drames humains ou écologiques de notre monde, nous nous sentons trop souvent impuissants et pourtant nous ne pouvons pas rester sans rien faire. Y a-t-il moyen d’enrayer la misère ? De limiter les catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes sur la planète ? De réduire la pollution ? D’accompagner les flots migratoires suite aux guerres, aux violences ?
Une conviction s’est forgée au sein du groupe de travail des Semaines Sociales de France en préparant cette session qui s’ouvre demain : des ressources existent au cœur des religions et des cultures ! Cela n’a pas été une évidence du premier coup mais plutôt une intuition, un chemin commun où les uns et les autres ont apporté leur bout d’humanité, leur expérience pour arriver à la conclusion : nous manquons d’imaginaire collectif pour inventer l’avenir. Quel projet commun peut nous mobiliser ? Quel « rêve d’un vivre autrement » peut libérer les énergies enfouies ? La solidarité n ‘est pas naturelle mais l’interdépendance nous condamne à rechercher des solutions. Oui, notre espérance chrétienne nous donne le goût d’aller interroger les signes du temps.
N’y a-t-il pas, derrière les drames, des germes de vie qui surgissent ici et là, témoins qu’un autre monde est possible ? N’est-ce pas en écoutant des maîtres à penser, en donnant à voir des initiatives comme « coexister » ou en partageant entre nous que le feu sacré se réveille, se fortifie et éclaire l’avenir en prodiguant de la chaleur humaine si nécessaire dans un monde qui s’abîme à grande vitesse. Nous n’avons pas perdu les chemins d’humanisations, ces voies si simples au quotidien qui nous font sentir «corps » unis par une même destinée. Oui si ces journées d’analyse, de débat et de propositions permettent à chacun de repartir avec une étoile à suivre et des étoiles dans les yeux, nous n’aurons pas perdu notre temps. Chemin faisant notre petit groupe de travail aura appris à dialoguer et nous avons nourri notre propre foi en Celui qui nous conduit si discrètement si humblement.
Marianne de Boisredon est membre du Conseil d’Administration des Semaines Sociales de France.
Photo issue du diaporama de Charles Bertille qui le présentera vendredi sur « les enjeux du développement vus de différentes régions du monde. »