Par Jean-Pierre Rosa
Le terme de migrants et de migrations que nous employons aujourd’hui pour les grands drames migratoires est devenu insuffisant. Il risque de nous enfermer dans une question de « gestion de flux » alors que nous entrons depuis plusieurs années dans une réalité toute différente. Il nous faut élargir notre regard et considérer l’état de guerre dans lequel, bon gré mal gré, nous nous trouvons et qui pousse des populations entières à l’exil. Nous ne devons pas faire la politique de l’autruche. Un État auto proclamé a déclaré la guerre à l’Occident, à ses valeurs ainsi qu’au christianisme et, au fond, à l’Islam lui-même. Il faut prendre la mesure de cet état de fait. Et nous interroger avec beaucoup plus de sérieux que nous ne l’avons fait jusqu’à présent sur l’étendue, la forme, les causes et les conséquences de cette guerre. Ce qui nous donnera peut-être la lucidité et l’énergie pour prendre les moyens qui s’imposent.
Qui est l’Etat islamique ? Où est-il implanté ? Comment ? Que représente-t-il en termes de forces militaires à la fois en hommes et en moyens ? Qui le soutient ? Qui le finance, directement et indirectement ? Qui le combat ? Qui laisse faire ? Sur quelle idéologie repose-t-il ? Quel peut être, à terme, son but ? Quelle est sa dynamique ?
Quelles sont les causes de l’apparition de ce monstre ? Quelle est la du part wahhabisme ? Quelle est celle du conflit israélo-palestinien ? Et celle de l’absence de sens et de solidarité du modèle occidental ?
Les réponses à ses questions supposent plus qu’un bref billet. Mais faute de les poser clairement et d’en assumer les réponses, nous risquons de continuer à nous conduire en citoyens européens irresponsables face au drame actuel et à ceux qui risquent de survenir.
Jean-Pierre Rosa, de l’équipe du blog