par Jean-Pierre Rosa
La présentation de la copie du Conseil supérieur des programmes a été, comme de coutume lorsque quelque chose change dans l’éducation nationale, l’occasion de vives polémiques. Certains voient dans l’apparition de la mention ‘obligatoire’ ou ‘facultatif’, pour les programmes d’histoire de 5° et 4°, le signe d’un abandon des racines chrétiennes (c’est l’Islam qui est obligatoire!). D’autres, sans le crier sur les toits, y lisent le signe d’un ralliement à une islamisation de notre histoire. D’autres encore regrettent un enseignement « masochiste » puisque la « traite négrière » est devenue obligatoire. Certains enfin déplorent cette trop grande marge donnée aux enseignants, peu propice, selon eux, à construire un « roman national fédérateur ».
J’ai été pour ma part agréablement surpris de voir figurer l’islam comme sujet obligatoire. En effet, les professeurs trouveront toujours le moyen d’enseigner les Lumières – facultatives mais qu’ils connaissent comme leur poche. En revanche, il n’est pas mauvais qu’ils soient obligés d’enseigner dans un domaine où ils ne sont pas très bons mais qui est capital pour les élèves. Après tout, un programme « obligatoire », ce n’est pas toujours ni forcément le signe d’une orientation donnée mais peut-être celui d’un effort à fournir. Et sur ce point, avouons que la marge de progression de nos professeurs est grande !
Jean-Pierre Rosa, de l’équipe du blog
Photo : DR
Mon cher Jean-Pierre, tu aurais pu aussi souhaiter de rendre obligatoire un enseignement sur la culture judéo-chrétienne que nos enseignants ignorent autant que l’islam…et dont nos élèves auraient aussi bien besoin, mais là , chut…nous sommes « laïcs » et peut-être même « laïcards »…! A propos des lumières qu’ils connaissent si bien, pourquoi les enseigner en histoire alors que, comme « La Croix » le fait dire si justement à un savant des programmes, la lumière est déjà enseignée en physique…! Bien amicalement.. Philippe.
Je suis bien d’accord avec toi Philippe mais commencer par l’Islam avait (oui puisque la ministre, face à la levée de bouclier a rendu malheureusement obligatoire tout ce qui était facultatif) quelque chose d’heureusement provoquant dans ce pays laïcard où les profs en savent parfois moins que leurs élèves.
Il reste, et tu as raison de le rappeler, que l’enseignement du « fait religieux » reste le parent pauvre de la république. Je ne crois pas que ce soit par laïcisme. Il me semble que la situation est bien plus grave : c’est par ignorance… et par refus corporatiste d’apprendre !