Par Jean-Pierre Rosa
L’État islamiste qui s’installe au Proche Orient a utilisé d’abord le terrorisme, puis la guerre de guérilla mêlée, très vite, à des actions classiques. Installé probablement pour longtemps en Syrie et en Irak, il est clair qu’il a gagné une première manche contre ses ennemis du Proche-Orient. Mais voilà que cette guerre provoque un déferlement de réfugiés.
Bien sûr les premiers pays qui accueillent, bon gré malgré, ces réfugiés sont les pays limitrophes : Liban, Turquie, Jordanie, Irak ont ainsi « accueillis » plus de 4 millions de réfugiés, dont presque 2 millions en Turquie et plus d’un million au Liban et pas loin d’un million en Jordanie. Bien sûr encore, c’est la guerre qui pousse les Syriens sur les routes, pas l’État islamique. Les réfugiés qui quittent la Syrie fuient d’ailleurs bien davantage les bombes de Bachar et de ses alliés que les islamistes.
Quoi qu’il en soit c’est la guerre qu’ils fuient, et un des « dommages collatéraux » de cette guerre est d’envoyer en Europe un certain nombre de réfugiés qui vont grossir les rangs des réfugiés Lybiens et des autres migrants Africains. Ces migrants, on le sait désormais, sont prêt à tout – y compris à risquer leur vie – plutôt qu’à rester dans leur pays d’origine ou à y retourner.
Et voilà que, face à un afflux particulièrement important et qui pèse sur quelques pays – Grèce, Italie – les européens se divisent, érigent des murs, voudraient, pour certains, revoir le statut de réfugiés, ou choisir parmi les réfugiés ! L’idée de quotas ou de hotspots semble avoir fait long feu. Face à l’urgence de l’accueil, les pays de l’Union étalent au grand jour leur frilosité et leur manque de solidarité. Jusqu’à la rupture. Jusqu’à mettre en péril les accords de Schengen et, de proche en proche, toute la construction européenne.
L’État islamique n’en demandait pas tant. Il est en train, sans le vouloir, de gagner une bataille psychologique d’envergure dans la guerre sans merci qu’il livre à l’Occident. Qu’attendons-nous pour nous réveiller de nos égoïsmes nationaux à courte vue ? La guerre est à nos portes, elle est chez nous. Et elle nous invite, non pas à moins d’Europe, mais à plus d’Europe.
Jean-Pierre Rosa, de l’équipe du blog
Merci, Jean-Pierre, cela fait du bien de voir qu’en France il y a des gens qui commencent à comprendre vraiment la situation que nous vivons au Moyen Orient. Ceci dit, il faut relativiser un peu les choses: pour gagner une guerre il ne suffit pas de détruire l’autre, il faut être capable de l’aider à se reconstruire, c’est ce qu’ont fait les alliés après la 2e guerre mondiale. Les islamistes font seulement peur, même chez eux ils ne sont pas capables de construire vraiment. Mais l’occident ne fait pas beaucoup mieux, s’il pense que quelques bombardements de loin vont gagner la guerre. Il faut aider l’autre d’urgence à se reconstruire, sinon nous allons tous perdre la guerre, avec un chaos qui va déborder tout le monde, comme un tremblement de terre…
Et dire qu’il y a juste quelques années, nous parlions d’un ordre du jour de l’Union pour la Méditerranée (Euromed) avec un certain nombre d’initiatives clés:
##la dépollution de la mer Méditerranée, y compris des régions côtières et des zones marines protégées;
##la mise en place d’autoroutes maritimes et terrestres qui relient les ports et améliorent les liaisons ferroviaires en vue de faciliter la circulation des personnes et des biens;
##un programme de protection civile commun sur la prévention, la préparation et la réponse aux catastrophes naturelles ou causées par l’homme;
##un plan solaire méditerranéen qui explore les possibilités de développer des sources d’énergie alternatives dans la région;
##une université euro-méditerranéenne, inaugurée en Slovénie en juin 2008;
##l’initiative méditerranéenne de développement des entreprises, qui soutient les petites entreprises qui déploient leurs activités dans la région en évaluant dans un premier temps leurs besoins, puis en leur offrant une assistance technique et un accès au financement
Quand l’Europe n’est pas forte, elle n’est plus un exemple pour le monde. A méditer !
il y a qu’un seul Dieu pour tous? alla ou pas les chrétiens sont persécutés par ces islamiques de fous fanatiques
La question n’est pas de savoir si dieu est d’un coté ou d’un autre, ni si les islamistes sont fanatiques, pas non plus de faire le tri entre les persécutés, la question est tout bêtement de les accueillir ! 160 000 pour 400 millions, ça devrait le faire, non ?