Par Bernard Perret
En ces jours de deuil et d’angoisses sécuritaires, il peut sembler presque indécent de s’inquiéter de l’impact des récents événements sur la Cop 21. Et pourtant, personne ne peut l’ignorer, l’enjeu de la conférence de Paris est rien moins que l’avenir de notre civilisation.
La décision du gouvernement d’interdire les manifestations publiques et de réduire l’événement à sa dimension diplomatique peut se comprendre. Il n’en est pas moins très dommageable. La conférence, en effet, ne pourra être un signe d’espoir que si elle marque une étape dans un processus de mobilisation d’une multitude d’acteurs à travers le monde. Au plan diplomatique, elle sera certainement présentée comme un succès, car il y aura un accord. Mais cet accord risque fort d’être très insuffisant pour permettre d’atteindre l’objectif de limiter à 2 degrés le réchauffement de la surface du globe. Les avancées dont ne manqueront pas de se féliciter nos gouvernants ne seront de vraies bonnes nouvelles qu’à la condition d’être clairement perçues comme des pas dans la bonne direction, dans une dynamique de transformation du modèle économique portée par les sociétés civiles de tous les des pays du monde. Or, les manifestations prévues auraient pu contribuer à nourrir cette dynamique.
Mais il y a encore plus préoccupant : le climat de guerre qui s’installe risque de reléguer au second plan le souci du long terme. On en a une première illustration avec la décision d’augmenter les moyens de l’armée et de la police en remettant à plus tard la réduction du déficit public. On comprend nos dirigeants, bien-sûr, et n’importe quel gouvernement ferait de même. Il n’en demeure pas moins que c’est un indice bien inquiétant de la force des impératifs guerriers, de leur capacité à faire oublier tout le reste. Une preuve de plus, s’il en était besoin, que l’humanité se rapproche d’une terrible épreuve de vérité : elle ne pourra surmonter les défis de ce siècle qu’au prix d’un bond en avant dans la voie de la paix, de la sagesse et du progrès moral. Avec l’encyclique Laudato si, le Pape François nous indique clairement les voies à suivre, à nous d’oser les emprunter.
Bernard Perret est ingénieur, socio-économiste et essayiste
C’est déjà très audacieux de maintenir le sommet des chefs d’état à Paris vu les circonstances ,le reste c’est de la littérature sympathique mais beaucoup trop décalée.Apres le sommet, si il n’y a pas de nouveau drame, il sera toujours temps de faire la fête dans un petit paradis pour écolos fortunes la nouvelle Zélande peut être,
Je pourrais à la rigueur adhérer à la première phrase mais pas à la seconde qui marque une forme de mépris pour la lutte contre la pollution et le changement climatique. Mépris un peu inconscient lorsqu’on sait que les réfugiés climatiques (Bengladesh par ex) se comptent déjà par millions. Il ne s’agit pas de faire la fête mais de se retrousser les manches pour laisser à nos enfants et petits enfants un monde vivable.
Je partage pleinement cette inquiétude et ces regrets
Nous sommes programmés pour réagir au danger immédiat pas pour anticiper
L’accélération des phénomènes qui impose plus que jamais pourtant de le faire risque d’être fatale à l’espèce humaine incapable ataviquement d’agir collectivement pour des dangers à venir même s’ils ne sont plus hypothétiques
Le Club de Rome dans les années 70 du siècle dernier avait déjà anticipé tout ça !