Grexit, le réferendum

Par Jean-Pierre Rosa

Le premier ministre Grec a pris une décision embarrassante à laquelle on peut tout reprocher sauf de ne pas être démocratique. Coincé entre ses créanciers et son peuple, il a décidé de se tourner vers ce dernier – d’où il tire sa légitimité – pour lui demander s’il voulait, ou non, rester dans l’eurozone aux conditions exigées par les représentants des pays en cause.

Pourquoi ne pas faire la même chose en sens inverse, c’est à dire demander par voie référendaire aux pays de l’eurozone s’ils souhaitent que la Grèce reste dans la zone Euro ou pas. En indiquant à chaque fois les conséquences immédiates et lointaines de cette décision pour les pays d’Europe d’une part et pour la Grèce de l’autre ?

Après tout il s’agit pour l’ensemble des pays de la zone Euro de savoir quelle sera la facture immédiate d’une sortie, quelle pourrait être le montant d’un abandon partiel de la dette en cas de maintien dans la zone, quelles sont aussi les conséquences raisonnablement imaginables pour l’économie de la Grèce et celle de la zone Euro, quelles seraient enfin les risques dans un sens comme dans l’autre.

Restera à régler la question de la présence du FMI. Mais le résultat du vote pourrait être déterminant. Au départ il lui avait été demandé d’agir en tant qu’opérateur auprès de l’Europe, mais le temps passant il était devenu un interlocuteur direct de la Grèce. Si son soutien devait être renouvelé, il faudrait dès le départ en préciser les formes.

Quoi qu’il en soit la démarche de Monsieur Tsipras ne peut être mise en échec que par une démarche aussi forte des pays de l’UE. Démarche risquée sans doute mais qui permettrait de mesurer le degré d’attachement des peuples de l’Eurozone à la monnaie unique et au périmètre de ceux qui en disposent.

Jean-Pierre Rosa, de l’équipe du blog

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